Terminé les chocolats pour diabétiques. Dans son petit atelier, installé à Montgesty, Isabelle Bouzin concevait du chocolat pour les personnes ayant des problèmes de santé (diabète, allergies…). Mais avec la hausse du prix du cacao, elle ne va pas pouvoir continuer à produire autant. Elle change son fusil d’épaule et se lance dans des ateliers. Un crève-cœur pour celle qui est tombée amoureuse du chocolat il y a plusieurs années.
Isabelle est arrivée de Villeneuve-d’Ascq au petit village de Montgesty en 2020. Dans ses valises, elle a pris des cuves pour fabriquer du chocolat. Elle a fondu pour cette passion quelques années auparavant. "Je faisais de la pâtisserie donc j’avais déjà un peu de matériel. Ça n’a pas duré longtemps ! Puis une personne m’a demandé du chocolat pour diabétiques", raconte l’ancienne Nordiste. Elle trouve l’idée bonne : "J’ai moi-même des problèmes de santé : une allergie à la vanille et une intolérance au glucose", glisse-t-elle. Isabelle poursuit : "C’était compliqué au début. Je faisais ça dans ma véranda. Il y a eu beaucoup de tests et de ratés mais à force de m’équiper, ça a fini par marcher". Elle a monté sa propre association "Mieux vivre par la gastronomie" et propose différents types de chocolat. Elle travaille le Malchoc, qui n’a pas de sucre et contient 54 % de cacao, sans beurre ni œufs. Elle se sert également d’Acticoa, à 60 % de cacao et avec des antioxydants, mais aussi du bio. À tout cela, elle ajoute parfois des fruits secs, des pistaches, des amandes…
Mais ces derniers temps, avec la hausse du prix du chocolat, Isabelle se sent prise à la gorge. "L’année dernière, en juin, le prix a augmenté de 5 euros par kilo. J’en ai eu pour plus de 2 000 euros d’achats, j’avais encore un peu de stock donc ça allait. Je ne l’avais pas répercuté sur le prix. Mais là, en janvier, le chocolat que je prends a augmenté de 12 euros au kilo. Je ne peux plus me le permettre. Surtout que le chiffre d’affaires baisse, les gens achètent moins de chocolat. Pour la Saint-Valentin, je n’ai rien vendu", soupire la passionnée de chocolat.
Petit à petit, Isabelle va donc arrêter la fabrication (sauf cas exceptionnels). Changement à 180 degrés : elle va se focaliser sur des ateliers. "Je veux faire bénéficier de mon savoir. J’aime transmettre. On m’a dit que j’étais très pédagogue !", s’amuse légèrement la Lotoise. Elle va en proposer chez elle, à Montgesty, mais également en itinérance. "Je peux me rendre dans les Ehpad, les centres sociaux, les foyers ruraux… On passe trois heures à faire du chocolat puis les gens peuvent repartir avec leur fabrication", sourit-elle. D’ici quelques mois, elle aimerait également réhabiliter son atelier, le transformer en petite maison (tout en gardant l’atelier) pour le louer. La sexagénaire conclut : "Évidemment, ils auront un cours gratuit. Je veux partager ce que je fais, que les gens puissent refaire chez eux toutes les techniques et puissent produire leur chocolat bon pour la santé eux-mêmes".
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